City of Wind
Lkhagvadulam Purev-Ochir, Mongolia, France, Germany, Netherlands, Portugal, Qatar, 2024o
A spiritual shaman is a crucial member of the community, the one who everyone depends on when in need of moral and spiritual guidance. What happens when that shaman is a 17-year-old high school student who must balance his profound Spiritual responsibilities while also juggling another life - that of a high school student - working hard to success in the cold, callous society of modern Mongolia. Introducing Ze, 17-year-old gentle Mongolian shaman...
Des mondes très différents se rencontrent dans City of Wind, et pas toujours de manière pacifique. Ce qui distingue le premier long métrage de la jeune réalisatrice mongole Lkhagvadulam Purev-Ochir de drames de l'enfance comparables d'Asie de l'Est, c'est l'apparente désinvolture avec laquelle les conflits sont gérés – ce qui résonne avec la fonction du chaman comme médiateur entre les mondes, figure importante du film. Lorsque la silhouette sombre qui, il y a quelques instants encore, recevait et transmettait des conseils de l'au-delà avec la voix enfumée du «grand-père fantôme», retire son masque et laisse apparaître le visage de Ze, un adolescent de 17 ans, il y a de quoi être déconcerté. Mais avec la même évidence que le chamanisme fait encore partie intégrante du quotidien dans de nombreuses régions d'Asie du Nord-Est, le film renonce à tout exotisme ethnologique au profit de son public occidental. D'ailleurs, le contact avec le monde des esprits n'est même pas le conflit le plus chaotique qui survienne au cours du récit. En effet, le monde des adultes et ses attentes s'immiscent de toutes parts dans le quotidien des jeunes Mongol·es, qui seraient déjà suffisamment occupé·es par l'école, la puberté et les premières expériences sexuelles. Ceux-ci n'échappent pas non à plus à la modernité globalement connectée, représentée visuellement par les immeubles du centre-ville d'Oulan-Bator, qui forment un contraste saisissant avec le quartier de yourtes à la périphérie de la ville, où vit Ze. Les discussions qu'il mène avec son amie Maralaa, sceptique et moderne, sur la religion, les idéaux ainsi que sur les possibilités et les dangers d'un monde désormais ouvert, semblent justement si authentiques parce qu'elles n'aboutissent à aucun accord. Par là, le film nous rappelle qu'il ne peut y avoir de gagnants dans les éternels conflits entre les sphères ; il s'agit seulement d'individus qui doivent sans cesse trouver leur chemin dans le chaos.
Dominic Schmid