Erogotoshi-tachi yori: Jinruigaku nyûmon
Shōhei Imamura, Japan, 1966o
Subu makes pornographic films. He sees nothing wrong with it. They are an aid to a repressed society, and he uses the money to support his landlady, Haru, and her family. From time to time, Haru shares her bed with Subu, though she believes her dead husband, reincarnated as a carp, disapproves. Director Shohei Imamura has always delighted in the kinky exploits of lowlifes, and in this 1966 classic, he finds subversive humor in the bizarre dynamics of Haru, her Oedipal son, and her daughter, the true object of her pornographer-boyfriend’s obsession. Imamura’s comic treatment of such taboos as voyeurism and incest sparked controversy when the film was released, but The Pornographers has outlasted its critics, and now seems frankly ahead of its time.
Adapté du roman d’Akiyuki Nosaka (Le Tombeau des lucioles), Le Pornographe est un des films les plus sarcastiques d’Imamura. Créatures avides et parasites, le pornographe et ses acolytes, sont un peu comme les « monstres » de Dino Risi jetés dans le miracle économique des sixties. Si Deleuze avait connu le cinéma d’Imamura, il y aurait sans aucun doute vu, autant que chez Stroheim et Buñuel, l’expression exacte de l’image-pulsion: dans ce monde en pleine déliquescence, gorgé d’humidité noire, s’agitent des désirs sauvages et se construisent des systèmes de prédation. Image-pulsion au carré puisque Yoshimoto, le pornographe du titre, est aussi cinéaste. Il ne filme pas des pinku eiga politiques et sophistiqués comme ceux de Wakamatsu, mais des productions hard en 8 mm vendues sous le manteau. C’est un cinéma illégal, sans valeur esthétique, dans lequel Imamura voit une matière fantasmatique brute. Comme tous les grands naturalistes, Imamura est aussi un visionnaire : le pornographe vogue sur une mer de solitude qui est celle, à venir, du sexe virtuel.
Stéphane du Mesnildot