Quand vient l'automne

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François Truffaut disait que l’on réalise toujours son nouveau film contre le précédent. Au moment il où formulait cette phrase, il devait penser, outre à son œuvre, à celle d’Hitchcock, dont il était fin connaisseur; certainement pas à celle de François Ozon, qui n’avait alors pas encore l’âge de faire des films. Aujourd’hui, le tempérament hitchcockien de l’enfant chéri du cinéma français saute aux yeux lorsque l’on compare ses deux longs métrages les plus récents, Mon Crime et Quand vient l’automne. Avec son personnage d’actrice accusée à tort du meurtre d’un producteur, le premier film revisite Le faux coupable sur le mode du vaudeville. De par son amoralisme et ses couleurs d’automne, le second évoque Mais qui a tué Harry? Les deux films ne se suivent pas dans la filmographie d’Hitchcock (en toute logique, l’un n’a donc pas été réalisé contre l’autre), séparés par L’homme qui en savait trop. L’homme qui en savait trop: quelle meilleure définition de François Ozon? Le cinéaste connaît trop bien son métier pour rater ses films, mais le rythme quasi industriel de sa production le confine dans le rôle d’habile artisan plutôt que d'authentique créateur. Après avoir mis en scène l’histoire de deux complices d’un crime qui n'a pas eu lieu, le réalisateur raconte l’amitié de deux femmes complices d’un crime qui n’est pas le même: Michelle tente d’assassiner sa fille avec des champignons empoisonnés, mais c’est le fils de son amie Marie-Claude qui finit par la tuer par accident. L’une cache ses méfaits à l'autre et réciproquement, mais tout le monde y gagne et on passerait du bon temps à la campagne en compagnie de ces personnages sympathiquement amoraux si le film ne multipliait pas de manière excessive les pistes narratives. Une bonne platée de légumes de saison; dommage que le cuisinier y ait mis trop d’ingrédients.